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4 avril 2024 6 h 09 min

« Rwanda 1994: Paroxysme d’Inhumanité par Baraduc »

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En faisant une analyse, « Tout les oblige à mourir. L’infanticide génocidaire au Rwanda en 1994 » écrite par Violaine Baraduc ainsi qu’une sélection d’autres œuvres, sont discutées. On y trouve aussi le livre de Dorcy Rugamba, « Hewa Rwanda. Lettre aux absents » et une entrevue intitulée « Après la pluie d’avril » de Isabelle Darras. Baraduc’s a publié son livre au CNRS sous la collection « Logiques du désordre », comprenant 304 pages, pour un coût de 25€, et 18€ dans sa version numérique.

Durant longtemps, la France s’est concentrée sur elle-même jusqu’à mars 2021, lorsque le rapport de la commission Duclert a finalement tranché le débat qui se tenait depuis des années, en expliquant le rôle que la France a joué avant et pendant le génocide des Tutsi au Rwanda (un million de morts en trois mois, du 7 avril au 17 juillet 1994). Les historiens ont conclu que oui, la France avait soutenu un régime qui avait favorisé des massacres racistes et ce, pendant une période significative. Généralement, la recherche a établi que la France avait un rôle important et accablant dans ces tragiques événements.

Cette clarification nécessaire a été saluée. Même si le débat qui l’a précédé a parfois été rendu difficile par des manœuvres politiques ou de la part de journalistes cherchant à protéger l’honneur de la France et de François Mitterrand, qui terminait alors son deuxième mandat, il ne saurait être considéré comme inutile. Ces tentatives de préservation se faisaient malgré les preuves historiques clairement démontrées.

Le passage à la prochaine phase est désormais possible. L’objectif est de diriger l’attention publique, qui a été jusqu’à présent distraite par des distractions, vers ce qui est vraiment important : le travail réalisé depuis plusieurs années par des journalistes, écrivains et intellectuels. Pour n’en citer que quelques exemples notables, on peut mentionner Jean Hatzfeld, Gaël Faye, Jean-Pierre Chrétien, Vincent Duclert, Stéphane Audoin-Rouzeau ou encore Hélène Dumas. De plus, l’accent est mit sur les jeunes chercheurs qui suivent leurs traces, comme c’est le cas pour l’anthropologue et documentariste Violaine Baraduc, qui publie actuellement son premier livre, « Tout les oblige à mourir ». Il s’agit d’une enquête poignante et fondamentale sur les infanticides perpétrés par des mères hutu sur leurs enfants nés de pères tutsi lors du génocide.

Ce 30ème anniversaire pourrait servir à mettre en évidence, une fois la mémoire française purifiée, le moment de se reconcentrer sur les faits, le crime, sa réalité tangible, les victimes, les coupables, et de se confronter de manière intellectuelle et émotionnelle à cette récurrence du paroxysme de l’inhumanité engrangé par ce qui est le plus inacceptable dans la nature humaine. Violaine Baraduc mène cette confrontation à son paroxysme, comme elle le souligne: « L’infanticide pourrait être considéré comme l’épicentre du phénomène génocidaire: le point le plus violent où la violence est à la fois lue et ressentie. »

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