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Shein engage ex-commissaire contre Bruxelles

Au cours de 2016, il se moquait des Chinois qu’il côtoyait, tous habillés de manière identique dans une veste bleu marine à une seule poche, les cheveux peignés latéralement en noir. Chose bizarre, maintenant, l’ex-commissaire européen, Günther Oettinger, qui s’est transformé en un lobbyiste, s’est engagé à travailler pour Shein. Cette grosse entreprise chinoise du monde de la mode éphémère cherche à réhabiliter son image en Europe, juste au moment où l’Europe envisage de mettre en place des réglementations qui pourraient affecter son business.

Cette entreprise, établie en 2008, a actuellement une valeur d’environ 60 milliards d’euros et s’apprête à faire une entrée en Bourse à Londres. Les autorités locales exigent toutefois une amélioration de la supervision de ses pratiques d’approvisionnement et la vérification de sa chaîne logistique.

Elle a été critiquée par les eurodéputés en raison de l’impact écologique de ses opérations, des conditions de travail dans ses usines, de l’éventuelle présence de produits toxiques dans certains vêtements, et de cas de plagiat. Le géant de la « fast-fashion » à bas prix est préoccupé par le renforcement des règlements européens concernant la protection du consommateur et des droits de douane. La Commission a proposé en 2023 d’éliminer l’exemption de ces droits pour les colis inférieurs à 150 euros. Cela pourrait entraver le modèle économique de l’entreprise.

De légères réformes ont été mises en place.

L’entreprise a choisi d’employer M. Oettinger, ancien membre de la CDU (droite) âgé de 70 ans, au début de l’été, afin d’exercer une influence sur les projets de réformes à Bruxelles. M. Oettinger, qui a occupé les postes de commissaire européen à l’énergie, à l’économie numérique et au budget entre 2010 et 2019, a déposé treize demandes d’autorisation pour des activités de lobbying auprès des services de la Commission dès 2020.
Cependant, après le passage de José Manuel Barroso, Portugais, de la présidence de la Commission (2004-2014) à Goldman Sachs, d’importantes réformes ont été mises en place en 2018. Ces réformes incluaient l’imposition aux anciens commissaires d’un délai d’attente de deux ans avant une possible reconversion pour empêcher les conflits d’intérêts.
M. Oettinger a par la suite établi son propre cabinet de conseil et est devenu membre du comité consultatif de la société de conseil en stratégie Kekst CNC. Shein a payé 199 999 euros à cette société en 2023, d’après le registre de transparence de l’UE. Selon Hakim Lattef, spécialiste des politiques européennes à l’Université catholique flamande de Louvain, l’expertise de M. Oettinger du fonctionnement interne de l’administration européenne et son accès aux réseaux influents de la CDU et du Parti populaire européen pourraient lui permettre d’avoir une influence démesurée sur l’élaboration et l’application des politiques européennes. Le reste de cet article est accessible uniquement aux abonnés.

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