
Depuis que le Parti pour la Liberté (PVV), parti d’extrême droite dirigé par Geert Wilders, a pris le pouvoir aux Pays-Bas, il y a eu une remise en question importante. Cela pourrait affecter le groupe français Naval Group. En mars, le groupe français, un leader majeur dans la construction navale de défense en Europe, avait gagné un appel d’offres lancé en 2017 par le gouvernement néerlandais pour remplacer les sous-marins Walrus de la marine nationale. Naval Group s’était vu attribuer le contrat pour la fourniture de quatre sous-marins océaniques du type Barracuda à propulsion diesel-électrique, après avoir concurrencé le consortium néerlando-suédois Damen-Saab et l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems.
L’investissement, qui était estimé à 2,5 milliards d’euros au départ, pourrait désormais atteindre 5,8 milliards d’euros. Les premières livraisons des sous-marins, qui seront construits à Cherbourg (Manche), étaient prévues entre 2034 et 2037, à condition que les députés de la Seconde Chambre de la Haye approuvent la décision du gouvernement démissionnaire de Mark Rutte. Toutefois, la composition de cette chambre a été bouleversée suite aux élections législatives de novembre 2023 et la situation est maintenant incertaine.
L’offre de Naval Group a été qualifiée de « équilibrée, polyvalente et réaliste » et semblait répondre à la demande des Pays-Bas pour une contribution significative de l’industrie locale. Naval Group Netherlands s’est associé à des industriels locaux et au chantier naval Royal IHC, situé à Kinderdijk, non loin de Rotterdam. Il restait juste à finaliser les termes exacts du contrat.
Cependant, dès l’annonce du contrat potentiel, certains députés avaient exprimé des réserves et avaient posé 200 questions à Christophe van der Maat, le secrétaire d’Etat (libéral) en charge de la défense dans le gouvernement démissionnaire, qui soutenait le contrat avec Naval Group. La situation est compliquée par des « problèmes sérieux ».
L’hostilité s’est accrue suite au triomphe électoral du PVV et à l’affaiblissement du Parti Libéral et Démocratique Populaire (VVD), dont la direction fut abandonnée par M. Rutte avant l’élection de 2023. Le problème des sous-marins s’est transformé en une question politique majeure, soulignée par un débat intenso qui a eu lieu le lundi 3 juin à la Seconde Chambre.
En présence de M. van der Maat, le PVV a sous-entendu que les dédommagements prévus pour l’industrie locale étaient dérisoires, d’où ses « préoccupations ». Il a obtenu le soutien du Mouvement Citoyen Agricole, un de ses trois partenaires dans le prochain gouvernement, qui questionne également la manière dont le contrat a été attribué au consortium français. Les deux autres partis de la coalition, le VVD ainsi que le Nouveau Contrat Social (droite modérée), sont par contre en faveur de la finalisation du contrat.
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