Trois photographes palestiniens de Gaza ont reçu trois Visa d’or lors du festival de photojournalisme Visa pour l’image à Perpignan. Cette reconnaissance a suscité une certaine controverse, due à la guerre brutale qui fait rage à Gaza depuis onze mois, suite aux attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.
Loay Ayyoub, qui a collaboré avec le Washington Post, a remporté le prix du jeune reporter de Perpignan. S’ajoute à cela Samar Abu Elouf, une collaboratrice du New York Times, qui a obtenu le prix Sipa de la presse quotidienne. Mahmud Hams, un collaborateur de l’Agence France-Presse (AFP), a décroché le prix le plus prestigieux, le Visa d’or news, lors de la soirée de clôture du samedi 7 septembre. Ses œuvres mettent en lumière la tragédie de la vie à Gaza : des familles entières tuées ou ensevelies sous les bombes, des déplacements forcés, et des luttes désespérées pour subvenir aux besoins de base comme se nourrir, se loger et se soigner. Selon les données du ministère de la santé du Hamas, plus de 40 000 personnes sont mortes dans ce conflit, dont la majorité sont des civils.
La ville était ébranlée par une agitation notable, marquée par une manifestation pro-Palestine audible dans l’après-midi. Cependant, lors de la cérémonie qui s’est déroulée dans un Campo Santo rempli à ras bord, le maire du Rassemblement national, Louis Aliot, était notablement absent. Aliot avait suscité la controverse dès le début du festival en refusant de remettre lui-même son prix au jeune Loay Ayyoub, dont l’oeuvre était présentée au Couvent des Minimes, axée sur la tragédie de Gaza. L’élu a dénoncé le manque d’ « équilibre » de Visa pour l’image, regrettant qu’aucune exposition n’ait été consacrée aux massacres du 7 octobre 2023. Il a même accusé Ayyoub, sur France Bleu, d’être lié au Hamas, critiquant l’usage du terme « résistance palestinienne » par ce dernier sur ses comptes de médias sociaux.
Le nouveau président du festival, Pierre Conte, a pris la parole pour clarifier la situation. Il a insisté sur le fait que personne ne devrait interpréter cette multitude de prix comme preuve d’un parti pris politique dans un conflit qui dure depuis trop longtemps. Selon lui, il s’agissait simplement d’un moment où toute la profession respectait et encourageait les seuls photojournalistes présents sur le terrain à Gaza. En effet, à travers cette manifestation dédiée au journalisme, les professionnels sont confrontés à une situation extraordinaire où Israël a interdit tout accès à des journalistes étrangers à Gaza depuis le commencement du conflit. Cela a contraint les médias internationaux à dépendre massivement des journalistes locaux de Gaza, provoquant des débats sur l’exactitude des informations. La lecture de la suite de cet article est réservée exclusivement aux abonnés.
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