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« Émile Zola l’outré et la décision de s’impliquer »

Émile Zola (1840-1902) repose en paix dans le caveau XXIV de la crypte du Panthéon depuis juin 1908, soit six ans après son décès. Il rejoint ainsi deux des plus grands écrivains français, Victor Hugo, ayant été inhumé en 1885, et Alexandre Dumas, arrivé en 2002. Ces trois hommes symbolisent l’essence même de la littérature populaire française et leur grande porte d’importance ne fait l’objet d’aucun débat – ils sont une partie indéniable du patrimoine national, nous laissent l’héritage de leur génie littéraire et un grand nombre d’œuvres célèbres.

En ce qui concerne Zola, les titres de ses œuvres les plus connues de la série des Rougon-Macquart viennent instantanément à l’esprit : L’Assommoir, Nana, Au bonheur des dames, Germinal et La Bête humaine. Mais l’énormité de son œuvre est beaucoup plus grande, comprenant des critiques littéraires, des collections de chroniques, des pièces de théâtre, des contes et nouvelles, ainsi que des romans de ses derniers cycles, tels que Les Trois Villes, contenant Lourdes, Rome et Paris, et Les Quatre Évangiles, fauchés par la mort après seulement trois volumes : Fécondité, Travail et Vérité.

Ces informations sont issues du Hors-Série Le Monde, « Une vie, une œuvre : Émile Zola », paru en mars 2024 et disponible sur le site de notre boutique en ligne.

Il y a deux jalons remarquables dans l’immense oeuvre littéraire de cette époque : l’émergence de l’école naturaliste, symbolisée par des romans tels que L’Assommoir ou Nana, et la divulgation de « J’Accuse…! » en janvier 1898, une époque où l’écrivain a pris position dans « l’affaire Dreyfus ». La représentation de l’artisan des mots fusionne avec celle du défenseur déterminé de la vérité et de la justice. Comment appréhender l’harmonie de ce qui était initialement une vie dédiée à la littérature?

Le souvenir des localités

Le Paris des Rougon-Macquart persiste devant nos yeux. Il suffit de vagabonder dans ses voies pour redécouvrir le Paris que Zola a cherché à dépeindre, métamorphosé par les initiatives de rénovation du baron Haussmann durant le Second Empire.

Le cœur de la ville, mentionné dans Le Ventre de Paris, conserve son activité, malgré le remplacement des Halles d’antan par un immense centre commercial. Le secteur de la Goutte-d’Or, où vivait Gervaise dans L’Assommoir, continue de s’articuler autour du boulevard Rochechouart, du boulevard de la Chapelle et de la rue des Poissonniers. La résidence spacieuse de Gervaise correspond à la Cité Napoléon située au 58, rue de Rochechouart – une des premières habitations ouvrières, établie par Louis-Napoléon Bonaparte, tout juste élu président de la IIe République. Entre la rue de Sèvres et la rue de Babylone, le Bon Marché, le grand magasin qui a inspiré Le Bonheur des Dames, est toujours en opération. En Place de la Bourse, le Palais Brongniart reste inchangé, décor sempiternel des intrigues financières élaborées par Aristide Saccard dans L’Argent.

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