Alors que l'administration Biden évite de mentionner une situation sans issue, les progrès réalisés par l'Ukraine sont limités et l'hiver se rapproche, ce qui suscite de plus en plus de doutes parmi les responsables dans les médias depuis un mois.
La différence frappante entre l’administration Biden et l’administration précédente de Donald Trump réside dans sa communication rigoureuse. Au cours des deux dernières années et demie, il y a eu peu de fuites non contrôlées et les déclarations anonymes ont souvent été coordonnées au plus haut niveau pour transmettre des messages. Par conséquent, la succession d’articles dans la presse américaine depuis le début du mois d’août, prétendant refléter la déception et les critiques des responsables concernant la contre-offensive ukrainienne contre l’armée russe, semble d’autant plus surprenante.
Malgré la perspective probable d’une troisième année de conflit, l’administration Biden maintient sa position de soutien ferme à Kiev, ce qui entraîne une divergence entre civils et militaires. La prochaine élection présidentielle américaine en novembre 2024 suscite déjà de l’inquiétude. Les récentes avancées autour des villages de Robotyne et Verbove, ainsi que le franchissement de la première ligne de défense russe, n’empêcheront pas l’hiver de ralentir voire d’interrompre la progression de l’armée ukrainienne vers le sud. Il y a un risque élevé d’un conflit prolongé, avec des avancées dans les deux sens. Certains experts estiment qu’il est possible que la Russie lance une vaste offensive vers la région de Kharkiv, qui avait été reprise par les forces ukrainiennes en 2022.
D’après Dara Massicot, spécialiste au centre de réflexion Rand et proche des cercles militaires, les Ukrainiens sont confrontés à l’un des systèmes de défense les plus complexes jamais vus depuis des décennies. L’armée américaine n’a pas beaucoup d’expérience face à une telle situation, en l’absence de supériorité aérienne. Le 22 août, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, a demandé aux commentateurs de faire preuve d’une certaine « humilité » dans leur évaluation des opérations ukrainiennes.
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