On pourrait se dire au premier abord que tout les oppose : Un carénage et des demi-guidons d’un côté, un grand guidon et un simple optique de l’autre, un 600 contre un 750 mais que faisons-nous ici ? Et bien ce qui les rapproche, c’est tout de même le prix (7 799€ pour la Suz’ contre 8 289€ pour la Honda) et le fait qu’elle se destine à des motards s’étant aguerris, soucieux d’acquérir une deuxième machine.
Suzuki GSR750Honda CBR600FAlors au moment de choisir, cela ne devient plus si évident de les différencier : châssis, moteur, suspension, praticité au quotidien, sport, duo et même voyage, autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre … puisque malgré le consumérisme que l’on voudrait nous faire boire selon lequel, il faudrait changer de moto tous les ans, tout le monde n’en a pas forcément les moyens.
Au moment d’acheter donc, mieux vaut ne pas se tromper ! 1.
Moteur Nous sommes face à deux 4 cylindres qui développent 100 ch pleins, entendez par là qu’ils ne sont pas bridés.
Le compte tour grimpe donc vite des deux côtés à partir du moment où l’on est à 6 000 trs pour la Suzuki et 1000 trs plus tard pour la CBR600F (elle reprend donc le même caractère que la Hornet voir essai).
Simplement la GSR brille encore un peu plus aux alentours de 9 000 trs (valeur maxi de son couple 80 Nm), allongeant encore un peu plus les bras mais ce n’est pas non plus une claque collée à la Honda (qui offre 63,5 Nm de couple à 10 500trs).
Et puis à l’oreille, le moteur de la Suzuki est plus expressif, plus vivant.
C’est donc une victoire pour Suzuki mais d’une courte tête.
2.
Châssis Si la GSR fait preuve d’un superbe train avant, on se croirait presque sur une sportive, il se jette sur l’angle avec les freins sans rechigner, la Suzuki est moins homogène que la CBR600F sur route.
La Honda qui a pourtant un amortisseur monté sans biellette fait preuve de plus de progressivité, l’arrière talonne moins et peine moins pour suivre l’avant qui est franchement rassurant (même s’il est un poil plus lourd du fait des demi-guidons et du carénage).
Le sur-poids induit par la philosophie de la CBR600F bride la direction avant de toutes réactions parasites, un mal pour un bien, dirons-nous.
Emmenées toutes deux à bon rythme sur petites routes de campagnes, on se rend de suite compte que la Honda est moins physique, comme presque plus agile.
Elle fait preuve d’une belle neutralité et est vraiment difficile à prendre en défaut.
Derrière la GSR 750 fait clairement mieux qu’une FZ8 ou Z750, toujours grâce à son train avant qui ne se verrouille jamais, il suffit juste d’insister, de l’inscrire et ça passe.
Pour le freinage, les deux offrent une puissance suffisante mais manquant un peu de mordant.
La Honda offre toutefois une attaque plus franche en début de course.
Sur ce point, ce sera donc la victoire pour la Honda.
3.
La bonne compagne On en vient finalement au point essentiel : “Pour ce que je roule, laquelle est la mieux ???” Au chapitre image, soigner son égo, la GSR750 est dans le vent, la Honda est un poil plus timide mais ses lignes (cela n’engage que moi) sont élancées, un peu techno avec ses carénages très travaillées.
Rouler au quotidien avec les deux n’est pas fatigant, un petit trajet en ville permet de se rendre compte que les demi guidons de la Honda sont confortables.
En revanche, dès qu’il s’agira de tracer la route pour le week end ou en hiver, la Honda prend l’avantage.
Sur la GSR, t’en prends plein la gueule pour pas un rond ! Le petit appendice au dessus de l’optique dévie un peu l’air mais au dessus de 110 km/h, c’est régime cou de taureau.
Les jambes et pieds sont exposés, bref pas l’idéal.
A deux, la Honda offre un poil plus de confort pour le passager qui profite des poignées incrustées sous la coque.
Au niveau de la selle pilote, ma préférence ira en revanche à la GSR, soit c’est mon arrière train, soit c’est la selle de la Honda mais au bout de deux heures dessus, on a comme l’impression d’être coupé sous le pli fessier.
Pour en finir avec le voyage, elles disposent toutes les deux d’un réservoir classique qui permet d’aimanter une sacoche universelle dessus.
Au rayon carburants, elles font preuve d’un appétit de moineau, c’est facile de se retrouver sous la barre des 6l de moyenne aux 100 kms avec les deux.
Vu le prix de l’or noir en ce moment, sur ce point c’est ex-æquo.
Au global, victoire CBR600F : Polyvalence !!!J’en reviens à mon point de départ, au début on s’achète une moto pas chère histoire de se faire la main, ensuite vient le temps du premier vrai achat.
A 8 000€ le choix est vaste mais cette CBR600F (pour ceux qui aiment les 4 cylindres) offre un savant mélange des genres.
Sportive, pratique, attachante, elle a tout pour durer et vous faire connaitre de nouvelles sensations.
Même si nous ne l’avons pas emmenée sur ce terrain, la piste ne lui fera pas peur, elle est idéale pour celui qui se destine par la suite à une vraie sportive ou une grosse sport-GT type VFR ou K1300 S.
Pour les autres, pour qui la moto n’est que plaisir exclusif et qui roulent finalement peu dans de mauvaises conditions, la GSR, c’est le coup de grâce pour la Z750 : plus sportive, maniable, elle profite d’un super moteur et train avant difficile à prendre en défaut.
Faites votre choix mais vous voilà éclairés après cet essai !
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